Interview – Gauthier Mertens, formateur au CJD

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Ce mardi 18 avril, Gaëlle, Wafa et Gauthier s’apprêtent à former pour la première fois les nouveaux animateurs du projet coopératif. A quelques heures de sa première expérience de formateur au sein du CJD, Gauthier Mertens revient sur son parcours en tant qu’animateur et ensuite formateur volontaire. Interview.

 

Tu fais partie du projet d’animations coopératives depuis un peu plus d’un an. Peux-tu  nous raconter tes premiers pas dans ce projet ? 

J’ ai entendu parlé de la formation d’animateurs MENA, un peu par hasard, via le bouche à oreille et Facebook. J’avais un intérêt particulier pour le public des Mineurs Étrangers Non- Accompagnés car j’avais déjà travaillé avec eux en IPPJ. J’ai débarqué à la formation sans connaitre personne. Pour se rencontrer, on a commencé par un petit brise glace qu’on va d’ailleurs reproduire aujourd’hui. Au fil de la formation, une vrai dynamique de groupe s’est créée.

Quelques semaines plus tard, tu commences à animer des jeunes Mineurs Etranger Non-Accompagnés à El Paso. Quelles sont tes premières impressions ? 

Le groupe de jeunes a tout de suite accroché aux animations et on sentait qu’ils étaient impatients que les animateurs reviennent la fois suivante. Le plus du centre El Paso : les MENA parlent le français ; on partage un repas avec eux avant l’animation ; et le groupe de jeunes reste plus ou moins le même durant toute l’année scolaire. Les animateurs créent donc vraiment du lien avec eux et cela nous motive également à construire des animations créatives, avec des thèmes etc.

« En devenant formateur, tu vas encore un cran plus loin et tu deviens moteur du projet ! »

Depuis la rentrée en septembre, le groupe des animés a un peu évolué…

Oui, on peut dire qu’ils sont un peu plus turbulents et compétitifs que l’année dernière (rire). Les animateurs travaillent donc de plus en plus l’aspect coopératif des jeux en accentuant sur l’entre-aide et en leur donnant un but commun. La coopération s’avère vraiment essentielle pour la dynamique de groupe.

Animes-tu également dans d’autres centres Fedasil ? 

Depuis peu, j’anime également à Fedasil Woluwe. Les animations y sont très différentes. Les MENA viennent d’arriver dans le centre, ils ne se connaissent pas et ne parlent pas encore notre langue. Il faut donc rester vigilant à ceux qui sont intimidés et ceux qui n’osent pas venir au début de l’animation. Les animateurs pratiquent un peu « la politique des bras ouverts » car ils doivent pouvoir accueillir les MENA à tout moment dans leur animation. Ceci-dit, en tant qu’animateurs, c’est un vrai plaisir parce qu’ils sont très curieux et motivés par les animations qu’on leur propose.

Début 2017, tu suis la formation pour devenir formateur d’animateurs MENA au CJD. Qu’est ce qui t’as motivé à passer le cap ?

D’abord, recruter de nouvelles personnes, parce qu’on est jamais assez nombreux et que les animations se donnent dans de plus en plus de centres pour MENA.  Ensuite, j’ai envie de transmettre ce que je vis à des nouvelles personnes, partager et échanger avec eux.

Et puis surtout la formation, c’est pour moi l’occasion de franchir une étape de plus dans mon engagement au CJD. Au début, je suis venu à une formation, ensuite je suis devenu animateur volontaire et au fur et à mesure, c’est devenu mon,notre projet à 100%. Maintenant, le groupe d’animateurs gère les animations tout seul. Il décide de tout et même du recrutement. En devenant formateur, tu vas encore un cran plus loin et tu deviens moteur du projet !

Aujourd’hui, tu boucles la boucle en donnant ta première formation avec deux autres formatrices, Wafa et Gaëlle. Quel est la force de votre trio?

Je penses que nos points forts c’est notre dynamisme, notre enthousiasme et notre spontanéité. Mais globalement, l’atout des formateurs du CJD réside dans notre expérience en tant qu’animateurs, une expérience qu’on a hâte de partager.

Et enfin, des conseils à transmettre à la prochaine génération d’animateurs ?

Le premier c’est de prendre du plaisir ! Ce n’est que comme ça qu’ils en donneront à leur tour. Si l’animateur fait des jeux qu’il aime, les jeunes le ressentent tout de suite.

Deuxièmement, je pense qu’il faut que les animateurs soient dans le partage. Échanger avec les MENA, les considérer d’égal à égal, instaurer de l’horizontalité c’est une des force du projet.

Et enfin et encore, s’amuser, je crois que c’est vraiment le plus important !