Adrien : « c’était comme si on faisait tomber un voile de stéréotypes qui cachait le visage des jeunes »

Au CJD, ce sont les jeunes qui font vivre l’association. Par leur engagement, leurs actions, leurs réflexions, ils impulsent une dynamique de rencontre et d’échange. Le Conseil Jeunesse Développement se fait avant tout par et pour les jeunes, une bonne raison pour leur donner la parole et les laisser nous parler de leur expérience de volontaire. On commence par Adrien Ndema La Njooh, volontaire dans le projet Migration, au-delà des préjugés !

Camerounais d’origine, Adrien a plusieurs casquettes : artiste plasticien, fan de politique – surtout quand il s’agit des thématiques migratoires – et intervenant social en CPAS. Ce travail lui permet « d’explorer la beauté intérieure des êtres humains, parfois mis en marge de la société », mais aussi de « conserver une certaine humilité face à la vie ». Aujourd’hui, Adrien répond à nos questions et nous parle de son investissement au CJD et dans le projet Migration, au-delà des préjugés.

 

Depuis combien de temps es-tu membre du CJD et comment y es-tu arrivé ?

Je suis membre de l’asbl depuis un an et demi, si j’ai bonne mémoire ! Paradoxalement à ce que je laisse paraître, je suis quelqu’un de très timide. Alors que je ressentais davantage l’envie de partager mes opinions en groupe et de défendre les migrants, etc. je me confrontais toujours à cette barrière que laissait paraître ma timidité. C’est pour cette raison que je me suis orienté vers l’association : pour rompre avec ce petit démon, en faisant des animations avec des jeunes étudiants, mais aussi pour enrichir mon savoir sur les thématiques migratoires. Car sur Facebook, j’étais tombé sur des textes scientifiques développant ces enjeux. C’est ainsi que comme un extraterrestre je suis tombé au CJD.

Peux-tu nous expliquer en quoi consiste le projet Migration, au-delà des préjugés ? 

Hahaha, on ne supplie pas un singe de manger la banane (petit proverbe africain) ! Le projet consiste à faire basculer dans le bon sens, les idées négatives que les gens, en l’occurrence les jeunes, ont sur les migrants. En faisant des animations thématiques basées sur des données scientifiques, le projet concourt à déconstruire la désinformation qui tourne autour des migrants et à susciter l’esprit critique de ces jeunes.

Pourquoi avoir choisi de t’engager dans ce projet ? Qu’est-ce qui te plait particulièrement ?

C’est un sujet que je trouve sensible. Quand on a de l’affection pour le monde, quand on a de la curiosité pour les cultures et quand l’on se pose des questions sur la destinée de l’homme et de l’humanité, on ne peut pas… du moins je ne peux pas m’empêcher de m’intéresser à ce sujet. Durant mes études supérieures, mes questions de recherche étaient axées sur la crise de 2015 et sur l’intégration des réfugiés à Bruxelles. Sensible à la problématique syrienne et à ce que vivent les migrants au quotidien, j’ai ressenti cette responsabilité citoyenne de m’investir dans cette association, pour défendre une image juste de la migration et des migrants. Mais aussi, pour préparer nos jeunes à un monde de demain, qui est celui de la multiculturalité.Et comment s’est passée ta première animation ?

J’étais un peu perdu ! Mais peu après, je me suis vite rattrapé. Tout s’est bien passé. Les jeunes étaient curieux et il y avait vraiment une dynamique de groupe. Je ressentais dans les yeux des jeunes cette envie de découvrir les réalités de la migration en Belgique. À chaque fois qu’on apportait une donnée scientifique et des arguments scientifiques, c’était comme si on faisait tomber un voile de stéréotypes qui cachait le visage des jeunes. Franchement, ça a toujours été passionnant !

D’après toi, que t’apporte ton engagement dans ce projet au sein du CJD ?

Cela permet d’endosser cette responsabilité citoyenne. On est trop dans la critique dans le monde d’aujourd’hui et l’on pose moins d’actes. Cette association me permet donc de concrétiser des actes citoyens que j’ai toujours rêvé de mettre en place.

 

Si tu devais résumer ton expérience au sein du CJD en 5 mots, ce serait lesquels ?

Passion, ouverture, enrichissement, humain et convivial.

Pour finir, as-tu un souvenir à partager avec nous ?

J’ai le souvenir de mon « évaluation »* lors de l’animation au Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF). Ça a été très magique d’entendre mes forces et mes faiblesses. La manière dont cela était communiqué était très méthodique et professionnelle. Vous savez, quand l’on est volontaire dans certaines associations, on ne prend pas le temps de suivre les volontaires et de les évaluer, là vraiment j’ai été marqué !

 

*Lors de leurs premières animations, les volontaires sont toujours accompagnés par une des chargées de projet de Migration, au-delà des préjugés. A la fin de l’animation, il y a un petit temps de débriefing où l’on échange sur les ressentis de chacun, les points forts et d’attention de l’animation.

 

Comme Adrien, tu souhaites aussi déconstruire les préjugés autour de la migration ou tu as ton propre projet  ? Contacte-nous !