Mounia : « Danser rapproche les gens sans avoir besoin de parler la même langue »

De belles petites frisettes, des piercings, une âme d’aventurière et un franc-parler qui fait son charme… voici Mounia ! À 20 ans, elle est volontaire dans les projets « Langageons-nous » et « La Caravane » du CJD depuis maintenant deux ans.

Pour répondre à nos questions, Mounia était invitée à choisir, parmi une large palette, la couleur qui illustrait le mieux sa réponse. C’est donc à travers une interview multicolore qu’elle nous raconte les raisons de son engagement, son évolution, ses anecdotes…

 

Mounia avant de rejoindre le CJD

« J’ai choisi cette couleur parce que c’est une couleur sombre et qu’avant j’étais assez asociale. J’avais du mal à aller vers les gens et à leur parler. Avec Langageons-nous et la Caravane, le CJD m’a appris à savoir comment parler aux gens et comment interagir avec eux. »

 

Les raisons de son engagement au CJD

« J’ai pris la couleur verte parce que c’est positif ! Je me suis engagée parce que la cause de réfugiés m’intéressait beaucoup. Marie (ndlr. une autre volontaire du CJD et amie de Mounia) m’a parlé du projet Langageons-nous et je voulais faire des activités avec eux pour savoir comment ça se passait.

Pour Caravane, c’est une des formations proposées qui m’a donné envie de rejoindre ce projet. Elle nous apprenait à aller parler aux gens. Et ensuite j’ai voulu y rester.»

 

Le projet « La Caravane »

« La Caravane, c’est un projet du CJD qui va dans les villages associatifs des festivals pour parler avec les festivaliers de préjugés et de discriminations. Par exemple, on leur pose des questions sur l’albinisme, les roux, les différences hommes-femmes… On leur propose des activités ludiques pour déconstruire les stéréotypes et préjugés qu’ils peuvent avoir.

Pour la couleur, j’ai choisi le jaune parce que c’est super gai, l’ambiance est super chouette ! Le fait d’être en festival avec un groupe avec qui on a travaillé toute l’année c’est motivant. La Caravane c’est super intéressant parce qu’on découvre des stéréotypes et des préjugés qu’on n’a pas l’habitude d’entendre. On a aussi des conversations qu’on n’a pas forcément toute l’année. »

 

Le projet « Langageons-nous » 

« Langageons-nous est un autre projet du CJD qui propose des activités dans un centre Fedasil (ndlr. l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile) avec des réfugiés, et plus généralement des MENA (ndlr. Mineur.e.s Etranger.ère.s Non Accompagné.e.s). Par exemple, une fois chacun apprenait aux autres une danse de son pays. C’était super ! On a aussi proposé une activité où l’on apprenait aux MENA à faire des gaufres belges et eux nous apprenaient à dire les ingrédients dans leur langue et on notait sur un petit flipchart les mots dans les différentes langues. Ça me plait car il y a une interaction, ça va dans les deux sens. C’est super intéressant parce qu’on rencontre des gens de différentes cultures. J’ai choisi la carte blanche avec les petits points de toutes les couleurs car ça représente la multiculturalité. »

 

Le jour où Mounia est allée présenter le projet Langageons-nous à l’association Fedasil

« Il n’y avait aucune autre volontaire de disponible donc j’y suis allée toute seule avec Julia (Ndlr. permanente au CJD qui accompagne le projet Langageons-nous). Au début, j’étais un peu stressée car c’était la première fois que j’étais toute seule pour présenter Langageons-nous à une association, mais Julia m’a rassurée. Et tout s’est bien passé ! Au début je bégayais un peu mais au bout d’un moment, ça allait et c’est venu tout seul.

Cette expérience m’a un peu aidé à me débrouiller. Avant j’étais plus à écouter les autres membres du groupe plutôt qu’à donner moi-même mes idées. Cette expérience m’a aidé à me représenter dans le groupe. C’est pour ça que j’ai choisi le bordeaux car pour moi c’est la couleur de l’indépendance. Ça fait adulte aussi. »

 

Mounia depuis son engagement au CJD 

« Pour représenter le contraire de moi avant le CJD. Être volontaire au CJD m’a aidé à devenir plus sociable, à aller plus vers les gens, à connaître et surtout accepter la différence. J’ai aussi appris à avoir des responsabilités car pour mener notre projet, on a chacun des engagements et des objectifs à atteindre pour chaque réunion. Ça m’a aussi aidé à me rendre compte qu’on n’est pas tout seul. Dans un groupe chaque personne à un rôle et s’il ne respecte pas ses engagements, il y aura des répercussions sur le reste du groupe et sur le projet. »

 

Son plus beau souvenir de volontaire

« Parce que c’est beau et que ce jour-là, il faisait beau à l’extérieur. C’était avec Langageons-nous, quand on a fait une activité danse avec les réfugiés. C’était super marrant, on s’est super bien amusé ! Tout le monde souriait, c’était magnifique à regarder ! Il y avait trois garçons albanais qui nous ont appris une danse de leur pays. Ils avaient mis leur musique sur YouTube. On dansait en rond et on tournait. C’est difficile à expliquer comme ça mais la chorée était super compliquée. Tout le monde rigolait alors qu’on ne comprenait pas forcément tout ce qu’ils disaient. Et c’est ça qui m’a plu : danser rapproche les gens sans avoir besoin de parler la même langue. »

 

Le mot de la fin  

« Au CJD c’est super bien organisé. Le fait qu’il y ait des permanents qui soient engagés, motivés, et là pour nous, c’est super motivant et ça donne envie d’être comme ça. Voilà ! »