L’entrée particulière d’Arthur dans la famille CJD

Au CJD, on dit toujours qu’on aime planter des graines. Et c’est d’une graine dont on aimerait vous parler. Notre graine s’appelle Arthur, il a 18 ans et va à l’école à Uccle. La première fois qu’il entend parler du CJD, c’est lors d’une animation « Migration, au-delà des préjugés ». Les volontaires du projet animent ce jour-là un module pédagogique autour du préjugé « les migrants vont nous envahir ». Aujourd’hui, Arthur a rejoint la famille des volontaires du CJD, il nous raconte son parcours.

 

Tu as connu le CJD grâce à un de ses projets, Migration, au-delà des préjugés, qu’elles sont tes premières impressions ?

C’était très chouette, surtout la façon d’« enseigner », d’animer ! Je me souviens de l’activité où on devait se mettre sur une carte et on nous a demandé « à votre avis où sont les réfugiés dans le monde, placez-vous ». J’ai, comme beaucoup, de gens des stéréotypes. Par exemple, quand on parle de migrants : on pense direct à quelqu’un d’Afrique du Nord. C’est un gros stéréotype qu’on a sur le moment.

À la fin de l’animation, les animateurs te proposent d’aller un peu plus loin dans tes réflexions et surtout ton action.

Oui. À la fin de l’animation on nous a demandé si on voulait participer à une animation dans un centre où vivent des MENA, mineurs étrangers non accompagnés. Moi et quelques amis on s’est directement inscrit et on a été très vite mis sur un groupe Messenger. En juin, j’ai été au centre Fedasil. C’était une expérience assez nouvelle. D’abord parce que je ne fais pas tellement de chose en dehors de l’école. Puis, j’ai aussi rencontré des personnes d’autres pays de mon âge avec une vie fort différente. Et en fait, je me suis surtout bien marré lors des jeux organisés ensemble.

L’histoire ne s’arrête pas là…

Julia du CJD, qui est très, très gentille, (rire) m’a demandé si je voulais participer à d’autres activités du CJD et devenir volontaire. J’ai donc accepté d’aller à un « entretien d’accueil » comme elle dit.

Qu’est-ce que tu te dis à ce moment-là ?

Que ça faisait un peu entretien d’embauche, très officiel (rire).

En fait, je me suis juste senti cool comme si c’était la chose normale à faire. J’ai une responsabilité. Je me posais énormément de questions sur mes privilèges à ce moment-là. J’avais envie d’être là pour les gens qui sont moins chanceux que moi. C’est pour ça que j’ai accepté. Ce n’est pas grand-chose mais c’est déjà quelque chose j’ai l’impression. Et puis, ça va augmenter avec le temps, je ferai de plus en plus. J’ai l’impression que c’est la chose à faire.

Dans quel projet tu choisis de t’investir ce jour-là ?

Il y avait plein d’activités intéressantes. Jeu de rôle par exemple, j’ai trouvé ça marrant, ça m’a marqué sur le coup. Mais c’est Recto Verso qui m’a tapé dans l’œil et qui m’intéressait le plus.

Peux-tu un peu nous expliquer en quoi consiste ce projet ?

Recto verso c’est un atelier dont le thème principal n’est pas seulement l’écriture mais la communication en général : l’écrit l’oral, le dessin… c’est un atelier de langage qui utilise différentes façons d’expression pour nous faire apprendre des choses sur nous-mêmes et sur les autres.

Et ça m’a plu parce que de base j’aime bien écrire mais je ne le faisais pas pour une raison ou une autre, peut-être que je ne me sentais pas prêt …

Très vite, tu as même organisé un de ces ateliers d’écriture.

Oui ! En août, Recto Verso a organisé un atelier d’écriture lors d’un CéJeuDi – une activité organisée par les volontaires du CJD pour les autres volontaires et leurs amis. C’était ma première réu et j’étais un peu stressé mais j’ai pu apporter des trucs je crois et c’était cool. Finalement, j’ai trouvé ça très chouette ! J’ai aimé rencontrer les autres volontaires dont d’ailleurs Yasmina qui avait animé dans mon école.

C’est un peu grâce à elle que t’es rentré au CJD …

Et finalement, c’est moi qui animais le truc auquel elle participait (sourire) !

La boucle est bouclée. Et depuis ce fameux CéJeuDi as-tu eu l’occasion d’animer un autre atelier d’écriture ?

Oui, à Sos jeune. On m’a demandé de faire l’introduction un peu en dernière minute j’avais un peu peur mais je me suis senti très vite en confiance. J’étais content de l’avoir fait. C’était vraiment intéressant d’être vraiment confronté des jeunes dans le besoin. Il y en a qui ont parlé de leur expérience c’était assez émouvant. D’un point de vue personnel, ça m’apporte beaucoup. Tout ça se passe dans la ville dans laquelle je vis.

Comment envisages-tu la suite de ton parcours ?

Je n’en sais vraiment trop rien. J’imagine que je vais juste faire selon ce qui a l’air cool à organiser et j’espère pouvoir trouver assez de temps pour m’occuper de plus en plus d’animations.